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Personne qui fait des percussions

De quelles couleurs sont les souris vertes dans le reste du monde ?

Dans le monde entier, les parents chantent des comptines à leurs enfants, c’est universel ! Extrêmement bénéfiques au développement des tout-petits, ces comptines héritées de génération en génération créent des références culturelles indélébiles dans l’esprit des enfants et des adultes. Mais que se passe-t-il lorsque l’on mélange les cultures et que quelques femmes en procédure de demande d’asile se portent volontaires pour conter leur tradition à nos enfants ?

C’est l’expérience réitérée cette année à travers le projet « Comptines du monde » par Sandrine Burtin (professeure des écoles à Vaux-en-Bugey et chargée de mission départementale en éducation musicale dans l’Ain), avec les équipes du CADA (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile) d’Ambérieu-en-Bugey.

En quoi consiste le projet ?

Etape 1
Préparation

Neuf résidentes du CADA se sont portées volontaires. A elles toutes, elles ont pu transmettre une quinzaine de chansons, enregistrées le 17 janvier au CADA en présence de Sandrine Burtin : « Nous avons pu écrire les paroles dans leur langue d’origine (retranscrites en français) et les enregistrer pour pouvoir les transmettre aux écoles. »
Elle les a ensuite mis en musique et a retravaillé les paroles pour les rendre plus accessibles aux enfants, en vue des temps d’échanges prévus dans les écoles !

Pendant ce temps-là, 28 classes de la maternelle au CM2, issues de 4 écoles environnantes, ont répondu à l’appel de Mme Burtin. Cela représente près de 700 élèves au total !

Etape 2
Rencontres intergénérationnelles… en chanson

Entre le 31 janvier et le 7 février, les conteuses du CADA se sont rendues dans les 4 écoles pour chanter leurs comptines en direct aux enfants.

Benoît Turpin témoigne :

« LES THÈMES ÉVOQUÉS DANS CES COMPTINES MONTRENT QUE DANS LA DIVERSITÉ, LE PATRIMOINE CULTUREL RESTE UN ÉLÉMENT UNIVERSELLEMENT ABORDABLE ET RASSEMBLEUR ». 

Les paroles, les gestes, les origines de ces artistes improvisées ont émerveillé les enfants, les ont parfois fait rire… et ont souvent apporté leur lot de devinettes et de questions sur la signification des mots et des mimes, le contexte dans lequel les comptines sont chantées dans leurs pays, la prononciation de certains sons…

Certains enfants, issues de familles d’origines étrangères, ont même eu la fierté d’accompagner les dames en chantant à leur côté, ou encore de traduire et expliquer eux-mêmes à leurs camarade les paroles des comptines qu’ils connaissent depuis petits.

Etape 3
Les comptines, un cadeau à double-sens

Suite à ces ateliers, chaque classe a 2 mois pour apprendre et répéter les chansons dans des langues très variées : français, kosovar, arabe, amharique (Ethiopie), Lingala (Congo), portugais…

Finalement, ils se produiront devant les conteuses volontaires, l’équipe du CADA, et les autres participants du projet, entre le 6 et le 17 avril 2020 dans chacune des quatre communes participantes. Les conteuses du CADA d’Ambérieu, dans l’attente de la réponse à leur demande d’asile, ont hâte de voir le résultat, et de se mettre, cette fois, dans la peau des spectatrices !

Ecoutez les enregistrements des chansons ci-dessous (alternant chansons a capella des résidentes, et chansons retravaillées en musique)
et rappelez-vous : quelles sont les comptines qui vous ont fait grandir ?

Insérer la vidéo ici

 

Un projet qui présente des intérêts multiples, pour tous

Pour les enfants des écoles associées d’abord, ce projet permet de s’ouvrir à de nouvelles cultures, car au-delà de leur faire découvrir des langues étrangères, il crée également des moments d’échanges et de rencontres entre des personnes d’âges variés, étant nées et ayant vécues dans des pays très différents.

En effet, comme le dirait le responsable du CADA d’Ambérieu, « s’approprier une comptine chantée dans une langue inconnue et connaitre son histoire permet de transmettre des valeurs d’ouverture d’esprit et de tolérance envers les demandeurs d’asile encore peu connus du grand public. »

 Pour les adultes demandeurs d’asile, la musique et la culture sont des vecteurs qui ont de nombreux bienfaits, comme créer du lien et se rapprocher afin de rompre l’isolement. C’est pourquoi l’équipe s’investit autant dans ce projet depuis deux ans : « Le travail social engagé en CADA vise à valoriser les savoirs des personnes et à les rendre actrices de leur vie sociale. Le projet « comptines du monde » nous a semblé répondre parfaitement à cela. »